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[Albert Samain]
La
Dame de Printemps
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Son rêve fastueux, seul, lui donnait des fêtes ; il avait son orgueil intime pour ami. Grave, pour dérider un peu son front blêmi, il regardait ses fleurs et caressait ses bêtes. Soumis à ses grands yeux étranges de prophète, de beaux désirs pareils à des tigres parmi les jungles de ses sens s' étiraient à demi. Il vivait seul avec son âme pour conquête. Dans le palais silencieux qu' était son coeur, des femmes, que gardait secrètes son humeur, languissaient, comme des sultanes, près des urnes... lui, pâle, par les soirs délirants de jasmins s' agenouillait, des larmes chaudes sur les mains ; et parfois, soeur aimante, aux terrasses nocturnes la mort venait baiser ses lèvres taciturnes.
Ses longs cheveux d’aurore ogivant son front lisse,
Parmi l’avril épars, et les tièdes délices,
C’est la langueur d’aimer qui brame sur la berge,
[Le Chariot d’or]
Els llargs cabells d’aurora fent
d’ojiva al front llis,
Entre tebis encisos, enmig l’abril
espars, Al vent dels torricons l’estendard blau
tremola: És la llangor d’amar que brama en el
ribàs,
[Versió d’Eduard J. Verger] |
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